Roland est mort – Nicolas Robin

Roland est mort

Résumé:

Roland est mort. Quand les sapeurs-pompiers l’ont retrouvé, il avait la tête dans la gamelle du chien. Son voisin de palier, un homme proche de la quarantaine, au chômage, très seul, ne le connaissait pas vraiment. Il aurait dû s’en douter : il n’entendait plus les chansons de Mireille Mathieu, derrière le mur. C’est lui qui hérite du chien, puis de l’urne contenant les cendres du défunt. Qu’en faire ? Le voisin va tout tenter pour s’en débarrasser, mais en a-t-il vraiment envie ?

Mon avis:

J’étais très intriguée par ce petit roman (environ 200 pages au format poche, écrit en assez gros, une lecture assez rapide) au titre accrocheur et au résumé qui démarrait sur les chapeaux de roues. Un roman assez original, commencer chaque chapitre par l’accroche « Roland est mort », fallait oser.

Un livre qui traite sans jamais la nommer de la dépression. On découvre un personnage principal isolé, au chômage, noyant son amertume dans l’alcool et le porno et qui regarde le monde bouger autour de lui avec un détachement qui est clairement un mécanisme de protection.

Le récit tout entier est au point de vue du personnage principal (ce n’est d’ailleurs qu’en rédigeant cette chronique que je me rends compte que l’on n’apprend jamais son nom… pour une meilleure facilité d’identification?). Le tout avec un humour cynique très présent, qui fait tout de même de ce livre une lecture légère et amusante.

Un petit truc marquant dans ce livre: la répétition. Non seulement de gestes, ce qui permet de donner une âme au personnage en lui attribuant des mouvements caractéristiques, mais aussi de phrases ou de pensées. Pour moi le mécanisme est très intéressant pour capter l’attention du lecteur et lui montrer exactement où se trouvent les problèmes du personnage.

Celui-ci semble obnubilé par le regard des autres qui le « jugent » selon lui tout au long du roman. Mais quelque part, ne se jugerait-il pas lui même en attribuant ses pensées à d’autres pour éviter d’y faire face? Cette hypothèse est peut-être appuyée par la répétition dans le livre d’un questionnement:

Ai-je raté ma vie?

Au final, la mort de ce voisin qu’il ne connaissait pas et sa quête pour se débarrasser de cette urne et de ce caniche bien encombrants seront pour lui un moyen de reprendre sa vie en main et de, peut-être, commencer à remonter la pente.

Note: 4,25/5 (j’ai le droit!) sans être un chef-d’œuvre ou un coup de cœur, on a là une lecture amusante et qui fait réfléchir. Un livre que j’ai relu sans aucun problème (je garde précieusement mes livres non lus… période de rationnement!).

Nola

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